L’achat en construction en Israël
La réputation du promoteur (Kablan) est fondamentale ; aujourd’hui chaque Hevrat kablanoute (société de construction) à sa propre “cote de réputation” sur le marche immobilier et auprès de ses partenaires (agents, avocats, banquiers…).
Généralement, les kablanim qui ont une grosse structure et qui ont également une longue expérience dans le domaine de la construction sont rassurants, car ils sont une espérance de vie supérieure aux petites sociétés.
Par ailleurs en cas de défauts de construction, le “service après vente” sera effectif même bien après une période de dix ans (garantie décennale).
A cela, il y a un revers de médaille, à savoir le manque de souplesse et l’absence de service individuel adapté aux besoins de l’acheteur, ainsi qu’au niveau de la négociation des conditions contractuelles standardisées de la vente (le prix, la catégorie de construction…) ancrées dans des “contrats d’adhésion”, ou contrats types, et donc difficilement modifiables, surtout lorsque, par imprudence, l’acheteur a déjà versé une avance au moment de la “réservation de la maison” avant de consulter son avocat.
Conseil : Il est prudent de se renseigner sur les projets immobiliers qui sont à l’actif du Kablan et surtout sur les impressions de ses clients.
Attention : L’espérance de vie des sociétés de construction n’est pas toujours proportionnée à la taille de leur structure et certaines “grosses sociétés” ont fait faillite ces dernières années.
Il faut vérifier d’autres renseignements (voir plus loin).
1. Kablan inscrit
Tout Kablan est en principe inscrit sur la liste des kablanim.
Cette inscription permet de contrôler les kablanim et leur adresse personnelle en cas de dépôt de plaintes à leur encontre, auprès de la corporation des kablanim.
Il est tout à fait normal, à cet égard de demander au kablan de présenter sa carte ou sa licence de kablan faisant état de son inscription sur la liste des kablan.
La licence doit être à jour pour l’année en question.
Par ailleurs, elle laissera apparaître des indices important tels que la spécialité de la construction du kablan, mais et surtout, la catégorie financière à laquelle le Kablan appartient.
En effet ce dernier détail constituera une indication de l’étendue des projets de la société de construction.
Conseil : L’idéal serait de se renseigner sur la situation financière du kablan quel qu’il soit.
Certes, le greffe des kablanim ne divulguera en principe pas beaucoup de détails surtout d’ordre financier ; mais il est possible de vérifier auprès du greffe des sociétés la situation juridique de la société, le détail des associés et surtout l’état des servitudes inscrites, par ses créanciers si elle en a, en composant le 171 (service payant) et ce, en donnant le nom et le numéro de la société (qui apparaît sur son papier entête).
Il y a lieu de calculer quel sera le prix de revient réel de la maison, c’est-à-dire y compris : les frais juridiques que le Kablan répercute généralement sur l’acheteur, les impôts (droits d’enregistrements – Mas Rekhicha), les frais de modifications ou de rajout relatifs au plan initial, l’impôt afférent aux modifications (Impôt sur l’embellissement – Hetel Hashvakha)…
Il est plus aisé de la part du kablan d’ajouter des éléments dans le projet plutôt que de consentir une ristourne sur le prix de la maison.
Conseil : Il vaut mieux acheter en début de projet car les prix sont moins élevés.
Par ailleurs il est conseillé, de recevoir différents devis signés concernant les modifications éventuelles le jour de la réservation et de les verser au contrat final.
Il y aura lieu de vérifier les infra structures prévues et si, une fois le projet achevé l’environnement sera adaptée aux besoins.
Pour ce faire, il est possible de consulter le plan d’urbanisme (TABA – Tohnit Binian Arim) soit auprès du kablan, soit auprès de la municipalité soit même directement au bureau de l’architecte municipal (Lichkat Mehandes Hair).
Conseil : Il y a un autre avantage à acheter en début de projet : les choix sont plus étendus, pourvu que l’acheteur puisse consulter le plan d’urbanisme (TABA – Tohnit Binian Arim).
2. le rôle de l’Avocat
Le rôle de l’Avocat est fondamental.
A cet égard, il faut refuser d’être représenté par l’avocat du kablan qui comme disent certains, pourrait être à même de “manger dans l’assiette du Kablan”, et qui en fait ne représentera avant tout, que les intérêts de ce dernier, même si son devoir déontologique lui impose le contraire, mais de cela vous seul êtes juge.
De même, il est déconseiller de signer de compromis (Zikhron Devarim) ou même une simple réservation, car ces documents sont engageant et exécutoires : ce sont de véritables contrats dont l’annulation, est généralement sanctionnée par une clause pénale.
Les vérifications d’usages par l’avocat
Acheter une maison en construction auprès d’un kablan, c’est à la fois acquérir des droits obligataires (obligations contractuelles) à l’égard du Kablan mais également des droits immobiliers (sur un terrain).
Deux cas de figures sont envisageables :
La maison est construite sur un terrain public (le terrain appartient à l’Office de gestion des domaines au Minhal Mekarkee Israël).
A chaque vente du bien, son propriétaire devra payer des droits de cession (dime haskama) à l’Etat, excepté si le Kablan a payé d’avance (en le capitalisant) cet impôt, appelé en hébreu hivoun.
Dans ce dernier cas, les vendeurs successifs ne seront pas tenus de payer de dime askama.
Le terrain est privé : Il a, soit été acheté par le kablan soit il provient d’un tiers qui le met à disposition du projet, en contrepartie d’une partie de la propriété des constructions (Iskat Combinatsia).
Dans ce cas, il faudra sortir un extrait du cadastre (Nessah Tabo) ceci, en vue de vérifier l’état juridique du terrain (hypothèques, saisie-arrêt et autres détails tels que servitudes administratives…) ; mais et surtout, pour s’assurer qu’une mention d’avertissement (Earat Azhara) est inscrite au nom du Kablan.
Il y aura lieu de vérifier aussi, si le kablan a obtenu le permis de construire en bonne et due forme de la part de la municipalité.
Les Garanties de la construction :
Ils existent trois sortes de garanties prévues par la Loi (Hok Meher Dirot) : tant que l’une d’entres elles au moins n’ont pas été octroyées, ce dernier ne sera pas en droit après la signature du contrat de recevoir au delà de 15% du prix de la maison et ce quelque soit l’état d’avancement des travaux.
La garantie bancaire :
C’est la garantie que le kablan prend vis-à-vis de la banque, qui finance le projet, selon laquelle un bon est émis au nom de l’acheteur, pour chaque somme qu’il verse au compte bancaire du projet géré auprès de la banque.
De telle sorte, qu’en cas d’impossibilité de la part du Kablan de poursuivre le projet, la banque se verra engagée, soit à rembourser les fonds avancés par l’acheteur, soit d’achever le projet par l’intermédiaire d’un autre kablan.
En principe, le Kablan peut conditionner la remise des clefs au paiement du solde.
Toutefois deux cas de figure sont à distinguer :
Si la maison est construite sur un terrain privée, après la livraison et le paiement du solde, le kablan aura, certes, le droit d’exiger la restitution des garanties bancaires mais, au préalable, il aura l’obligation d’inscrire une Hearat Hazara au Tabou au nom de l’acheteur (voir plus loin), sur la propriété du terrain.
En revanche si la maison est construite sur un terrain public, le kablan ne pourra pas inscrire la Hearat Hazhara, dans ce cas, il ne pourra exiger la restitution de la garantie bancaire qu’après avoir signé avec l’Office de gestion des domaines publics Minhal Mekarkee Israël, un contrat amphitéotyque appelée Heskem Hakhira (contrat de location à longue durée) avec le Minhal Mekarkee Israël.
La Mention d’avertissement – Hearat Hazhara :
C’est la mention qui doit être inscrite au Tabou, et qui a pour but d’avertir le public à propos d’une information diverse concernant le bien ; généralement la mention informe qu’une transaction a été effectuée au profit de l’acheteur).
Lorsque le terrain appartient au Kablan et que ses droits sur le terrain sont régulièrement enregistrés, il peut selon la loi, proposer à la place de la garantie bancaire, l’inscription d’une Hearat Hazhara en faveur de l’acheteur.
Conseil : Il faut s’assurer que la construction est achevée car, cette Hearat Hazhara, à la différence de la garantie bancaire, en cas de défaillance du constructeur, ne garantie pas l’achèvement des constructions et le remboursement des sommes payées sinon, que le risque est, de se retrouver alors avec un appartement à demi construit et sans recours sérieux à l’égard du Kablan.
3. Echéancier et documents
L’Echéancier
Bien qu’en principe les paiements se font au fur et à mesure de l’avancement des travaux selon la loi au sens stricto sensu, il est important de souligner qu’à partir du moment que le kablan fourni la garantie bancaire en bonne et due forme après chaque paiement (de 15% minimum), les parties au contrat peuvent fixer un échéancier et s’y tenir, indépendamment de l’avancement des travaux.
L’intérêt de fixer au contrat un échéancier est évident : cela évitera à l’acheteur d’être surpris par l’avancée rapide des travaux, et pour ne pas être forcé de rechercher des sources de financement de manière subite.
Conseil : Il est préférable de fixer au contrat un système intermédiaire, combinant à la fois l’obligation légale pour le kablan de ne percevoir les paiements, qu’en contrepartie de l’avancement des travaux et, un échéancier avec des dates précises.
Les documents essentiels au contrat
Il faudra veiller à ce que le kablan joigne au contrat de vente, les documents essentiels :
- les plans de la maison (Tohniot) – tel qu’ils ont été présentés le jour de la vente.
- le relevé détaillé et technique (Mifrat Tekhni) : le kablan a l’obligation de joindre au contrat de vente le relevé technique de la construction qui détail de manière précise les matériaux qu’il compte utiliser.
- Mihktav Hakhraga.
Lorsque le kablan a fait appel à une banque pour financer son projet, la banque, généralement, hypothèque le terrain sur lequel les maisons seront construites.
C’est pourquoi, il y a lieu de demander au jour de la signature, une attestation signée par la banque du kablan, appelée en hébreu Mihktav Hakhraga.
Ce document garanti que, le jour venu, la banque du Kablan acceptera de lever l’hypothèque sur la partie relative du terrain sur lequel est construite la maison (à condition bien sur que l’acheteur ait payé la totalité du prix sur le compte du projet et restitue les garanties bancaires).
Conseil : Ne pas oublier de faire signer le kablan sur tous les documents essentiels précités, y compris le devis concernant d’éventuelles modifications.
L’état des lieux
Une fois l’appartement achevé, l’acheteur est contacté par le kablan, et il faut alors fixer un rendez-vous pour la remise des clefs.
Mais avant cela, un état des lieux doit être réalisé en présence des protagonistes, kablan ou son représentant et acheteurs, ce sera l’occasion de faire noter au protocole de manière contradictoire les fameuses réserves.
Conseil : Il faudra insister pour qu’un premier état des lieux, précédant la remise des clés, soit opéré quelques temps avant la date fixée, pour l’état des lieux définitif lors de la remise des clés, et ce, afin que le constructeur puisse effectuer les réparations nécessaires avant la prise de possession de l’appartement.
Le but de ces informations juridiques et économiques, est de décrire les grandes lignes du droit en Israël.
Ces lignes ne sont cependant pas exhaustives.
Dans tous les cas, il appartiendra au lecteur, le cas chant de se rapprocher de son conseil habituel avant toute prise de décision.